Saumon sauvage : espèce menacée d’extinction, une AAPPMA réagit.

Saluons cette analyse clairvoyante de l’AAPPMA de l’Elorn qui attribue la diminution des grands saumons en mer au réchauffement climatique, au pillage de la pêche industrielle, au déficit de poisson-fourrage et de krill (leur nourriture), au braconnage et à la prédation en eau douce. Attention, cette lecture ne correspond en aucun cas, ni à la doctrine administrative ni au dogme de la FNPF, qui attribuent prioritairement la chute des stocks naturels aux ouvrages hydrauliques…et qui regardent à peine ailleurs sans rien faire. Ces œillères anthropocentrées françaises nous apparaissent toujours aussi extraordinaires : on ne s’interroge presque jamais sur l’impact que pourraient avoir nos pratiques, nos déchets et sédiments largués en mer et, symétriquement, si le pillage des ressources halieutiques pouvait avoir un impact environnemental sur le milieu dulçaquicole?

 

Pays de Landivisiau. 10 000 petits saumons lâchés dans l'Elorn

Tous les ans, la salmoniculture du Quinquis à Bodilis produit de 9 000 à 10 000 smolts qui sont relâchés chaque printemps dans l'Élorn.

Par Ouest-France

Publié le 26/03/2018 

Pour lutter contre la baisse du taux de survie en mer, l'Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique de l'Élorn a lâché, jeudi, quelque 10 000 smolts de 15 à 20 cm. Ces jeunes saumons d'environ 16 mois vont rapidement gagner l'Atlantique nord.

L'initiative

Un lâcher de près de 10 000 jeunes saumons au stade de dévalaison en mer dans l'Élorn, a eu lieu jeudi.

Produits dans la salmoniculture du Quinquis à Bodilis, ils sont issus d'oeufs prélevés sur des géniteurs sauvages, mâles et femelles capturés dans l'Élorn. Ces petits saumons ont vécu en bassins durant environ 16 mois jusqu'au stade de leur smoltification.

Tous les ans, la salmoniculture du Quinquis à Bodilis produit de 9 000 à 10 000 smolts qui sont relâchés chaque printemps dans l'Élorn.  | Ouest-France

Ils vont désormais poursuivre leur croissance dans l'Atlantique nord. Au terme d'un périple de 10 000 km en mer, les survivants, devenus adultes, devraient revenir dans leur rivière d'origine. Ils mesureront alors entre 50 et 65 centimètres.

D'autres saumons adultes reviendront après deux hivers en mer avec une taille allant de 65 à 80 centimètres, pour un poids variant de 3 à 7 ou 8 kg environ.

De moins en moins de grands saumons

« Les saumons qui ont passé trois hivers en mer ont pratiquement disparu de nos rivières bretonnes, explique Jean-Yves Kermarrec, président de l'Associaiton agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) de l'Élorn. Ceux que l'on trouve en Bretagne, pèsent plus de 7 kg, jusqu'à 15 kg dans les gaves pyrénéens et 20 kg en Norvège. Mais ils sont en forte diminution dans la plupart des pays. Les raisons de la diminution de ces grands saumons sont liées à la baisse des taux de survie dans le milieu marin qui a fortement diminué depuis les années 70 à cause du réchauffement climatique, du fait du pillage en mer du manque de poisson-fourrage qui leur sert de nourriture. »

L'AAPPMA lâche chaque printemps de 9 000 à 10 000 smolts marqués sur une nageoire. Ils sont identifiés lors de leur retour dans l'Élorn par vidéo-comptage à la station de Kerhamon.

Entre 0,5 et 3 % de smolts qui reviennent

« C'est 2010 qui a connu le plus grand nombre de retours avec 309 saumons marqués pour une population de 1 368 poissons dénombrés au vidéo-comptage. En 2017, pour une population de 619 saumons, 80 étaient issus de la salmoniculture », ajoute encore Jean-Yves Kermarrec.

Le taux de retour des smolts du Quinquis varie entre 0,5 % à près de 3 %.

L'essentiel de la population des saumons de l'Élorn est donc majoritairement d'origine naturelle. « La société de pêche maintient cette opération de repeuplement pour compenser la perte de production naturelle occasionnée par la construction du barrage du Drennec en 1981 », rappelle le président.

 

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