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Les étangs « responsables des sécheresses » : des controverses scientifiques dérisoires et inappropriées

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Il y a tellement peu de scientifiques ayant étudié le sujet de l’impact des étangs et aucun sur l’évaporation des cours d’eau, tellement d’enjeux futurs, que les avis sont diamétralement opposés. C’est demander à Sanofi une étude sur la MTC (médecine traditionnelle chinoise) n’utilisant aucun médicament et à Total d’étudier les impacts environnementaux de l’extraction pétrolière et de l’usage des produits dérivés sur la nature.

Et quand des études sont lancées sur le sujet, l’acte militant et la croyance ont déjà édictés la conclusion avant l’introduction. On sent un tel poids de la doctrine et du parti pris dans les affirmations sans preuves, que ces études ne sont crédibles qu’aux yeux de ceux ayant envie d’y croire. De la science sans conscience.

 

La « référence » serait une étude collective de l’IRSTEA, du Ministère de l’écologie et de l’OFB. C’est d’emblée suspicieux sur la démarche intellectuelle puisque ces organismes publics sont opposés aux barrages et aux étangs.
La méthode des écologistes est efficace : il faut attirer l’attention de chercheurs sympathisants et l’agence de l’eau finance. Nous avons les exemples récents d’Amblard et Habets repris par les médias (puisqu’il n’y a rien d’autre à leur offrir) puis vulgarisé par les Agences de l’eau. La boucle est bouclée.

Les autres chercheurs et thésards ne se hasardent pas vers un sujet qui contrarierait les financeurs publics et mettrait leur labo en posture inconfortable.
Quelques scientifiques attendent la retraite pour s’exprimer, mais ils sont isolés. Seul Aldomany (2017) fut précurseur en montrant que les cultures voisines évaporaient elles aussi. Il a mis en évidence que la transpiration naturelle des végétaux était supérieure à celle de l’étang voisin. Au lieu de tenter de décrédibiliser cette expérience innovante, il serait nécessaire de l’affiner et de confirmer ce résultat.

 

Nonobstant, on nous martèle l’assertion cocasse que les étangs aggravent les sécheresses… dans un pays qui laisse perdre plus de 100 milliards de mètres cubes dans l’océan.

• quelles sont les études ayant mis en évidence l’effet positif-négatif de l’évaporation sur le micro climat local ?

• quelles sont les études ayant calculé les mètres cubes d’eau douce stockés grâce aux retenues ? Est-ce trop ou insuffisant pour répondre aux besoins en eau ?

• Ils sont taxés « d’évaporer ». C’est un truisme, mais ils ne peuvent « évaporer » que de l’eau stockée qui se serait perdue dans l’océan ! Qu’à cela ne tienne, pour compenser l’évaporation, il suffirait de stocker un peu plus. Un cours d’eau non aménagé n’a pas cette faculté; on ne lui reproche cependant jamais « d’évaporer ».
Quelles sont les études qui ont calculé l’évaporation d’un cours d’eau sur tout son linéaire ? L’eau de l’Allier et de la Loire circulant dans du sable tellement chaud qu’il est impossible d’y marcher pieds nus ? Un filet d’eau d’une rivière sauvage serpentant entre des rochers et galets brulants ? Il nous semble probable qu’à surface en eau équivalente, la surface offerte à la capillarité et la longueur des deux berges étant bien supérieures, un cours d’eau « évapore » bien plus qu’un étang. N’ayant aucun remède à part celui de faire pleuvoir, n’étant pas comparé à l’évaporation d’un cours d’eau, on voit que ce reproche, à échelle équivalente, de l’évaporation des étangs est aussi tendancieux qu’inapproprié.
• Au lieu d’épuiser la nappe phréatique captive par des forages profonds, le stockage sera un enjeu majeur à trancher à l’avenir. Rappelons que la mode des bassines a été initiée par l’interdiction dogmatique de créer des plans d’eau. Au 20ème siècle, les irrigants autofinançaient les travaux de création de réserves d’eau. Depuis l’interdiction, ils ont imaginé des bassines déconnectées des cours d’eau, alimentées par des forages… et financées sur des fonds publics.

       L’écologie sectaire et punitive a coûté combien à l’Etat ?

       L’augmentation des forages ne spolie-t-elle pas les générations futures ?

 

 

• Pour ne pas « évaporer », il suffirait de détruire tous les ouvrages hydrauliques ? A en croire les écologistes, cela devrait améliorer les sécheresses. Affirmation pour le moins déroutante.

Nous ne partageons pas du tout ce genre de croyance.
Nous pensons au contraire qu’il est indispensable d’augmenter la capacité de stockage d’eau douce en France.

• Il  n’est cependant pas de notre propos d’ignorer les préjudices qu’un volume de stockage surdimensionné infligerait au cours d’eau aval, surtout dans une perspective de baisse tendancielle des précipitations. Le grand bourrage de crâne « toute retenue est nuisible et nous exigeons que l’homme se restreigne » efface les nuances et l’analyse, sclérose toutes les prospectives.
Chaque aménagement doit être dimensionné par rapport aux capacités du bassin versant et au rang de Strahler.

 

Il convient d’écarter les « études maison », aux conclusions prédéfinies, et d’attendre des études techniques robustes pour que les aménagements ne nuisent pas au cours d’eau aval tout en répondant à l’enjeu de la gestion quantitative de l’eau.
Dans un contexte de grande vacuité scientifique, avoir recours à des études partielles et partiales ne constitue pas une preuve, fussent-elles exhibées dans la presse.
Le retour au bon sens sur ces sujets doit primer sur une science balbutiante et essentiellement dogmatique.