Barrages de moulins, d’étangs et canaux d’irrigation : déficit de pédagogie sur leurs effets bénéfiques.

 

Installés en travers des cours d’eau depuis des siècles pour certains, leurs propriétaires et exploitants ne s’attendaient pas à cette stigmatisation au 21ème siècle. Pour eux, ces ouvrages vitaux en termes d’usages, offraient aussi des bénéfices environnementaux : stockage d’eau douce, biodiversité, favorisant l’évaporation… Tout cela était tellement évident et ancré dans les territoires qu’ils ne se sont pas préparés à en énumérer tous les points positifs, qu’il s’agisse de l’essor agricole et industriel, la gestion hydraulique, sans oublier la fiscalité (IRPP et impôt foncier) etc…
Ils ont mis un certain temps à se pincer pour comprendre : ils ne s’attendaient pas à cette guerre brutale et soudaine.

 

Les écologistes
Le seul exploit des écologistes et d’avoir réussi à retourner tous les avantages de ces aménagements en inconvénients rédhibitoires. C’est infondé, mais des milliards ont été mobilisés pour les détruire.

Les inondations et sécheresses (1), les cours d’eau à sec, suscitent un brainstorming qui commence à invalider toutes les certitudes manichéennes des écologistes et leur novlangue. A part exiger des restrictions d’usages, s’opposer à tout, punir et interdire, ils ne proposent jamais rien pour répondre aux enjeux.
Nous avons toujours été persuadés que cette doctrine aberrante conduirait à l’échec global, sans savoir vraiment si le tunnel serait encore long.

Les écologues : une lueur d’espoir
Les écologues, dont nous partageons toutes les analyses pertinentes, commencent à faire bouger les lignes. Hervé COVES, Gérard DUCERF, Ernst ZURCHER, Marcel BOUCHE et Marc-André SELOSSE commencent à entendus.
Leurs élèves lisent leurs études scientifiques.
Ils redécouvrent et mettent en œuvre des techniques ancestrales exposées depuis les années 1980 par des praticiens chevronnés : Bill MOLLISON et David HOLMGREN, Sepp HOLZER, Dominique SOLTNER, Gérard MANSION, Claude BOURGIGNON.

Si l’éthique est simple, les principes ne sont pas évidents à mettre en œuvre : retenir l’eau, la dériver, appliquer des modes de gestion proches de la nature, aggrader les sols etc…
Cela nécessite un grand sens de l’observation, des références solides, une technicité affûtée, beaucoup de travail… sans aucune aide ni de la PAC ni de l’Etat pour les petites fermes.

« La démarche va précisément à l’inverse de ce que les humains ont fait jusqu’alors. Durant des dizaines d’années, nous nous sommes efforcés de canaliser les rivières pour qu’il n’y ait plus d’obstacles à l’écoulement de la rivière. Résultat : les rivières vont droit à la mer et sont déconnectées de leurs nappes d’accompagnement qu’elles ne contribuent plus à remplir.

Ces ouvrages n’empêchent pas les poissons de vivre, bien au contraire. Ils ont évolué avec pendant des milliers d’années : leurs barrages permettent d’avoir des zones de frayère (nids pour les alevins) le long des cours d’eau et de refroidir la température de l’eau lors des chaleurs estivales ».

Les propriétaires d’ouvrages hydrauliques
Tel est aussi le constat des propriétaires d’ouvrages.
Leur seul défaut serait donc une présentation désuète et démodée de leurs aménagements. Ils pourraient la changer en "ensauvageant" ou en "réensauvageant" leurs ouvrages ? En pratiquant le greenwashing aux yeux des médias ?
En clair, repeindre le tout en vert.

Si fondamentalement, nous n’avons rien inventé depuis les Romains et Louis XI en termes de gestion de l’eau dans le sud de la France, le castor qui a déjà dû inspirer nos ancêtres, est une aubaine car la solution est dans le problème.
• Il y aurait des plans d’eau incompatibles avec le SDAGE et les ZRE et d’autres, bénéfiques au biotope ?
• Il y aurait des barrages favorables aux frayères et aux sécheresses et d’autres, provoquant les sécheresses et détruisant poissons et frayères ?
Les paradoxes ont la vie dure, mais le climat va contraindre certains à modifier leurs croyances, d'autres à lancer des prospectives au lieu de placébo coûteux sans effet, à nous tous de faire preuve de bon sens et de pragmatisme.

 

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https://lareleveetlapeste.fr/cette-ferme-a-imite-les-castors-pour-faire-renaitre-une-riviere-et-rehydrater-les-prairies/

 illustration: empruntée dans l'article

(1)    Le comble, vu récemment dans la presse, serait de faire prendre des photos de cours d’eau à sec par des particuliers alors qu’il y a des milliers d’agents de l’OFB, des techniciens de rivières, des AAPPMA sentinelles des cours d’eau et les techniciens des Fédérations de Pêches.

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