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Pacte vert : des propositions de l’UE pour restaurer la nature

Les objectifs proposés sont les suivants :

  • Inverser le déclin des populations de pollinisateurs d’ici à 2030 puis accroître leurs populations.

Excellente proposition.
Mais toute la politique agricole depuis le plan Marshall a ignoré les insectes, les oiseaux, comblé les mares, détruit les haies et recalibré les cours d’eau devenu rectilignes pour envoyer l’eau au plus vite à la mer.

 

  • Aucune perte nette d’espaces verts urbains d’ici à 2030, une augmentation de 5 % d’ici à 2050, un minimum de 10 % de couvert arboré dans chaque agglomération, ville et banlieue d’Europe, et un gain net d’espaces verts qui seront intégrés dans les bâtiments et les infrastructures.

Excellente proposition.

 

  • Dans les écosystèmes agricoles, augmentation globale de la biodiversité et évolution positive pour les papillons de prairies, les oiseaux des milieux agricoles, le carbone organique dans les sols minéraux sous les terres cultivées et les particularités topographiques à haute diversité biologique sur les terres agricoles.

Le sujet est vaste, probablement vital :

-quel indicateurs pour définir la biodiversité agricole avant/après,
-remettre du carbone dans les sols agricoles est une solution pour sauver la planète alors que toutes les techniques agricoles mondiales ont rendu les sols stériles,
dépourvus de matière organique

 

  • Restauration et remise en eau des tourbières drainées utilisées à des fins agricoles et dans les sites d’extraction de tourbe.

Agriculture :
Après le plan Marshall (1947-1952) livrant des tracteurs, pelleteuses et bulldozer en provenance des USA, le concept fut de rendre productif chaque m² de campagne.
Ainsi, les tourbières hors forêt furent drainées à des fins agricoles. Le principe était d’envoyer le plus vite l’eau à la mer,
Sylviculture :
Le FFN (Fonds forestier national) subventionnait le drainage des tourbières hors secteurs agricoles par de très profonds fossés pour y planter du pin sylvestre -qui n’a jamais poussé- et de l’épicéa de sitka -qui sont tous en train de crever-.

Dans les deux cas, les agents des DDA puis DDAF touchaient de confortables primes au titre du fond commun. Plus l’administration subventionnait la plantation d’hectares de résineux, d’hectares de drainage et de kilomètres de fossés rectiligne, plus la prime annuelle des fonctionnaires était élevée.

Pour restaurer ces sites, il suffit de reprendre les archives des dossiers qui les ont détruits sur fonds publics.

L’Etat a payé pour aménager et gérer les espaces ruraux selon les principes des années 1960, l’UE peut payer la restauration de la nature selon la doctrine du 21ème siècle.

 

 

  • Dans les écosystèmes forestiers, augmentation globale de la biodiversité et évolution positive de la connectivité forestière, du bois mort, de la part des forêts inéquiennes, des oiseaux des milieux forestiers et des stocks de carbone organique.

Grandes lacunes sur ce sujet important :
– Ecartons d’emblée la supercherie des connectivités intellectuelles des trames vertes et bleues quand on ne maîtrise pas le foncier.
– Qu’est-ce que le détail d’une brouettée de bois mort vient faire dans un contexte conceptuel global où tout est fait pour favoriser la sylviculture industrielle, peu productive, peu rentable pour le propriétaire et invalidante pour les écosystèmes forestiers ? Le plan de relance a alloué des millions d’euros aux coopératives forestières calquant les modèles des coopératives agricoles.
– les forêts inéquiennes s’appellent des forêts jardinées (concept ancien depuis Henri Louis DUHAMEL du MONCEAU ; 1700-1782).
Figurez-vous qu’une association créée dans les années 1980 (
Prosilva) prônant une sylviculture dite « à couvert continu proche de la nature » a un tel succès qu’elle dispose en 2022 d’à peu près de même nombre d’adhérents que l’ors de sa création. La sylviculture durable économiquement rentable, produisant une biodiversité intensive, tout le monde en parle, mais la majorité applique une sylviculture industrielle encouragée par l’Etat, négligeant les sols, l’environnement et dont le revenu /ha/an est bien inférieur à la sylviculture proche de la nature précitée.

  • Restaurer les habitats marins tels que les prairies sous-marines ou les sédiments, et restaurer les habitats d’espèces marines emblématiques telles que les dauphins et les marsouins, les requins et les oiseaux de mer.

Excellentes intentions.
Mais le cynisme est total : c’est l’UE qui a subventionné la pêche industrielle râclant les fonds marins tel le bulldozer forestier, remontant dans ses filets les coraux, dauphins, tortues et toutes espèces en voie d’extinction.

  • Supprimer les obstacles présents sur les cours d’eau de manière à transformer au moins 25 000 km de cours d’eau en cours d’eau à courant libre d’ici à 2030.
    Chassez le catéchisme depuis 12 ans et la rhétorique reste martelée dans une croyance sans science, prétendant que les obstacles multiséculaires seraient responsables de tous les maux des cours d’eau, même quand il n’y a plus d’eau.
    Les cours d’eau « à courant libre », bien avant 2030, Loire et Garonne comprises, seront des oueds.
    Comme nous n’avons pas réussi à faire modifier la doctrine, le changement climatique va imposer plus tôt que prévu une relecture des croyances écologistes au fil du bon sens. Le réveil des moulins ? Le brainstorming sur ce qui est bon ou mauvais pour la nature pourrait être battu en brèches. Les Agences de l’eau et les SDAGE dans leurs certitudes pourraient vite devenir dérisoires dans leurs diagnostics.