Destruction des ouvrages hydrauliques : les mensonges ont la vie dure

 

• sur la prétendue amélioration de la qualité de l’eau :
Depuis le début des destructions avec argent public, les analyses et alertes sont formelles. On peut détruire tous les barrages de France, rien ne garantit que la qualité chimique de l’eau s’améliore.  Par contre l’effet immédiat, c’est une pénurie d’eau considérablement aggravée sans que ce scénario hydraulique n’ait jamais été modélisé, ni sans qu’aucun modèle sociétal de fond ne soit mené sur les rivières et les étangs asséchés ? Quelle nature voulons-nous : avec ou sans eau ?
Nous dénonçons une incohérence politique sur la stratégie de la gestion quantitative de l’eau. Alors que nous avons les bons outils, toutes les mesures sont prises pour qu’il y en ait de moins en moins alors que de nombreux départements sont en alerte rouge récurrente (voir pièce jointe).
Le pire : la sécheresse ne change même pas cette fureur destructrice d’ouvrages hydrauliques au mépris de l’intérêt général.

Très accessoirement, nous ne sommes pas chimiste, mais il se pourrait que la baisse des débits par défaut de soutien d’étiage ne concentre les pollutions s’écoulant dans un petit filet d’eau ? Entre autres exemples, il semble que l’Aveyron en aval de Rodez ne soit plus alimenté que par la station dite d’épuration.

• sur le reproche dénué de fondement de l’évaporation :
L’incrémentalisme intellectuel stigmatise l’évaporation. Or, ne peut s’évaporer que l’eau stockée.
Supprimer les retenues, alors que l’on regarde se perdre 137 milliards de mètres cubes dans l’océan, est un contre sens ne réglant pas pour autant les reproches injustifiés sur l’évaporation.
- Une forêt alluviale évapore bien plus qu’un cours d’eau ou un étang.
- L’évaporation est plus un atout qu’un inconvénient. Sans elle, pas de rosée matinale alimentant les végétaux en eau quand il ne pleut pas.
- Enfin, aucune étude scientifique exhaustive ne semble mettre en évidence tous les effets bénéfiques de l’évaporation pour infirmer toutes les allégations sectaires.

Reproduction d’un article de Ouest-France ; notons que les éleveurs mécontents en 2022 étaient étrangers à toutes nos alertes anciennes, pourtant nullement prophétiques. Sans possibilité d’abreuvage naturel des animaux, il suffit de payer l’eau potable du robinet.
Un peu de bon sens suggérait que la doctrine nous conduirait droit dans le mur.

illustration : bovins s'abreuvant dans le bief d'un moulin avec l'accord de l'usinier.

comité de gestion de l'eau en Dordogne sept 2022  le comité de gestion constate la "crise" (cellules rouges)

 

Orne. « Un patrimoine qui disparaît » : la destruction des biefs inquiète des éleveurs

La destruction successive de vieux ouvrages hydrauliques inquiète des agriculteurs ornais installés aux abords de la Sarthe. La baisse du niveau d’eau assèche ces abreuvoirs naturels pour les animaux.

Ouest-FranceJules DERENNE.Publié le 21/09/2022

Les bruits ressemblant à des cascades, bientôt, Didier Vallet ne les entendra plus. À son grand désarroi. « C’est un patrimoine qui est en train de disparaître », lâche l’agriculteur de 65 ans, basé à Coulonges-sur-Sarthe (Orne).

Le bief d’une cinquantaine de centimètres retenant le débit de l’amont de la Sarthe sera bientôt détruit. « Ces biefs qui retiennent l’eau sont importants pour nos usages. Autrefois, les retenues servaient à inonder nos prés pour avoir de l’herbe et ainsi nourrir nos animaux », décrit l’éleveur de bovins.

Le nouveau visage de la Sarthe est visible quelques kilomètres plus loin à proximité du lac du Mêle-sur-Sarthe. La rivière a perdu la moitié de son lit en raison de la baisse du niveau. « Ça se végétalise. Esthétiquement, ce n’est pas joli », opine Didier Vallet, les bras posés sur une barrière.

« Obtenir une meilleure qualité de l’eau »

Les travaux d’aménagement sont effectués par le Syndicat du bassin de Haute Sarthe. En accord avec les propriétaires, les techniciens rabattent ces ouvrages hydrauliques annexés à des anciens moulins. « L’objectif est d’obtenir une meilleure qualité de l’eau. De l’eau stagnante peut causer des risques bactériologiques », explique le président du syndicat Francis Bérard.

Autre argument avancé : le réchauffement de l’eau stagnante qui accentue l’évaporation. « Les propriétaires n’ont plus les moyens et la volonté d’entretenir ces ouvrages. Ces aménagements font partie d’un programme qui favorise la continuité écologique », ajoute le responsable.

Au Mêle-sur-Sarthe, la végétation pousse avec la baisse du niveau d’eau de la Sarthe.

À Mieuxcé, Nicole Roussel ne peut plus utiliser la Sarthe pour abreuver les soixante-dix chevaux de son haras. « Un barrage a été détruit, engendrant naturellement une baisse du niveau d’eau. Je suis obligée de pomper l’eau de la ville », raconte l’éleveuse.

« La sécheresse a envoyé de signaux d’alerte sur le niveau des cours d’eaux. On nous prive d’abreuvoirs naturels », abonde Didier Vallet.

« Des zones refuges pour la faune »

L’abaissement de la ligne d’eau est une « prise de risque », regrette de son côté André Quiblier. Le président de l’association des Amis des moulins de l’Orne avait alerté les pouvoirs publics cet été en pleine sécheresse des modifications des cours d’eau. « Il ne faut pas oublier que les biefs sont des zones refuges pour la faune aquatique lorsque le niveau de l’eau est bas. »

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