Les bonnes mares vantées par la SNPN, mais un étang n'est-il pas une mare XXL ?

 

France Inter diffuse un message de louanges dithyrambiques suggéré par la SNPN sur la création de mares. Nous partageons l’analyse de cette respectable institution.
Ce serait très drôle s’il ne s’agissait pas de biodiversité et de lutte mode Colibris où chacun « fait sa part » pour la biodiversité et contre le changement climatique. Des sujets graves.

 

• "Très drôle" car selon Marshall puis Pisani, il fallait mettre la nature en ordre de marche : pas une feuille qui dépasse, les haies dessouchées et brûlées pendant des semaines avec des pneus et de l’huile de vidange, toutes les mares à combler avec les souches d’arbres sacrifiés, les carcasses de véhicules de la guerre et les engins agricoles obsolètes encombrant les fermes.
L’Etat a détruit les haies, comblé les mares et drainé les zones humides (avec subventions du Fonds forestier national) réputées improductives par les travaux connexes au remembrement sous la houlette financière intéressée des fonctionnaires des DDA pour alimenter leurs primes du « fond commun » : plus les chantiers étaient onéreux (justifiés ou non), plus la prime était élevée.
Bilan: une destruction massive des écosystèmes et des zones humides, mais à l’époque, la fiche de paye du fonctionnaire primait une écologie balbutiante et sans réelle consistance.

• "Très drôle" car il n’y a jamais eu de mea culpa sur ces prescriptions invalidantes pour la nature, l’érosion des sols, la régression de la biodiversité et la dégradation de la qualité des masses d’eau.

 

• "Très drôle" enfin car entre une grande mare incontestablement bénéfique pour l’environnement et un petit étang nuisible selon l’écologie politicienne, le paradoxe est total.

Un discours entre les écosystèmes et l’écologie punitive inaudible que s’empresse de prévenir la SNPN : « une mare pour les poissons et les canards, c’est mauvais pour la nature ».
Comme si les grenouilles, les plantes aquatiques et autres espèces protégées n’avaient pas le droit politiquement de la coloniser alors qu’elles sont installées depuis des années dans les bassins de rétention pollués des autoroutes.

Les besoins vitaux de l’homme et les enjeux finiront par prévaloir quand les curseurs auront été poussés plus loin, encore plus fort.
Si la SNPN recommande de créer des mares à très bon escient, un jour viendra où une institution recommandera de créer des étangs et des réserves d’eau gratuite, excédentaire et gravitaire.
Pour l’instant tout est devenu très compliqué, mais le futur a de l’avenir.

Source :

https://www.snpn.com/creer-une-mare/pourquoi-creer-une-mare/

Une mare est un écosystème complexe, très souvent riche en biodiversité (amphibiens*, libellules, mollusques, crustacés, insectes aquatiques, plantes, etc.) et fortement lié aux écosystèmes voisins. C’est en effet une zone de reproduction, de refuge, ou le garde-manger de très nombreuses espèces. Ce sont aussi des abris permettant à beaucoup d’êtres vivants de survivre à des conditions climatiques temporaires difficiles (sécheresse, incendie, canicule…). Une mare a donc un intérêt majeur pour la biodiversité, mais elle offre bien d’autres services et assure de multiples fonctions, comme :

Cadre de vie et bien-être (besoin de nature), loisir et éducation

Îlot de fraîcheur (en cas de canicule)

Épuration de l’eau (fonctionne comme une mini station de lagunage)

Réserve d’eau, y compris pour un usage domestique non alimentaire

Abreuvoir pour le bétail ou la faune sauvage (y compris les abeilles)

Soutien des débits des ruisseaux et des nappes phréatiques*

Zone tampon pour maîtriser les ruissellements

Lutte contre l’érosion des sols et amortissement des inondations

Lutte contre les incendies (réserve proche d’établissements à défendre)

Stockage du carbone (10 000 fois plus par surface que les océans !)

Paysage et identité d’un lieu

Patrimoine culturel (lavoir, rouissage du chanvre, vivier…)

Les mares comme solution fondée sur la nature

Les mares font partie des solutions fondées sur la nature : elles participent à aider les humains à relever les défis globaux comme les changements climatiques, les risques naturels, l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, la santé…

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