Contamination chimique des milieux aquatiques : où est la communauté scientifique ?

ONEMA_contaminants

La publication récente de l’ONEMA  [PDF Onema_contaminants] propose une synthèse des outils et de méthodes de diagnostic de la pollution chimique.

Elle n’apporte pas grand-chose à ce que nous savions déjà :

  • d’autres paramètres que l’hydromorphologie impactent la qualité de l’eau,
  • les pollutions chimiques aigües ou diffuses sont la cause majeure de dégradation des milieux aquatiques et de non atteinte du bon état au sens de la DCE 2000,
  • des limites analytiques trop élevées, des mesures « séquentielles » de chaque substance ne permettant pas de comprendre ni de mesurer « l’effet cocktail »,
  • les pollutions « émergentes » (micropolluants, médicaments) déjà dans nos rivières depuis longtemps, qualifiées d’émergentes… tout simplement parce que non mesurées depuis 1970.

 La « dynamique collective » pour « l’identification et la réduction des sources de pollution » nous semble notoirement insuffisante dans son approche curative. D’où notamment les condamnations de la France par Bruxelles pour non-respect de la directive nitrates de 1991.

Le jour où l'état interdira tous les rejets chimiques industriels, divisera par trois l'utilisation des pesticides, retirera de la vente aux particuliers des produits nocifs, fera respecter le concept de « zéro pesticides » aux Collectivités, on pourra considérer qu’une réelle « dynamique volontariste » d’améliorer la qualité de l’eau verra le jour.

La situation, si ces restrictions significatives d’usage devenaient effectives, devrait notoirement s’améliorer.

 Les ONG

Nous ne sommes pas surpris que les ONG, largement subventionnées, évoquent ces facteurs en prenant soin de ne pas trop déranger.

De même, pour tous les travaux précipités dans les cours d’eau depuis 10 ans, copieusement subventionnés, sans fondement scientifique robuste, arc-boutés au seul motif qu’il était obligatoire d’atteindre le « bon état 2015 »… n’ayant même pas eu les résultats escomptés, pourraient être reconduits avec les mêmes œillères « aux horizons 2021, 2026… »  faisant fi du dérapage des déficits publics.

Les Syndicats de rivière, les Collectivités 

Sous prétexte que de gros budgets à faible esprit critique et forte visibilité médiatique sont alloués à l’hydromorphologie fort à la mode, certains jouent les apprentis sorciers. Ils bouleversent sans étude scientifique, sans modélisation digne de ce nom et sans garantie de résultats, des équilibres écologiques séculaires qui s’étaient réadaptés après les aménagements.

 Les scientifiques

Le mutisme de la communauté scientifique ? Les analyses sont une formidable vache à lait pour les labos, soit…. mais les autres scientifiques, qu'en pensent-ils?

En attendant, cette publication temporise, pour reporter les mesures qualifiantes aux calendes grecques.

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